Malgré ses ressources naturelles abondantes, Madagascar fait face à de nombreux défis politiques et socio-économiques depuis plusieurs années. Il s’agit de défis qui tendent à le classer parmi les pays les plus pauvres du monde et où l’insécurité devient une menace grandissante. Depuis quelque temps, le pays fait face à la prolifération des ventes et de la consommation d’héroïne, surtout après des jeunes, et dont les conséquences s’ajouteront aux nombreux problèmes déjà subis par le pays.

La consommation de drogue a toujours été d’actualité à Madagascar. Bien que la drogue soit prohibée, sa circulation et son commerce n’ont jamais été interrompus. C’est le cannabis local qui a toujours été en circulation illégale dans tous les recoins du pays. On trouve parfois dans l’actualité locale des saisies d’opium, de cocaïne, mais ces types de drogues trouvent rarement preneur due à leur coût élevé par rapport au cannabis local. De plus, la pauvreté extrême qui paralyse le pays ne permet pas aux individus d’avoir recours à des drogues dites dures. Mais depuis peu, un fléau majeur vient s’ajouter à ceux déjà endurés par la grande île: la propagation de la vente et de la consommation d’héroïne surtout auprès des jeunes de moins de 25 ans. L’émergence de l’héroïne devient un problème majeur pour le pays. Mais avant de parler de ses conséquences, il est nécessaire de voir les facteurs qui contribuent à la prolifération de cette drogue.

Le trafic international joue un rôle significatif dans l’acheminement de l’héroïne à Madagascar comme dans de nombreux pays. Madagascar est considéré comme un point de transit important pour le trafic de drogues en raison de sa position géographique stratégique dans l’Océan Indien. L’héroïne est principalement produite en Asie du Sud-Est. Les routes de trafic courantes incluent souvent le passage par l’Océan Indien où se trouve la grande île. Il existe plusieurs raisons pour lesquelles Madagascar est utilisé comme point de transit pour l’héroïne à part la position géographique. Il y a par exemple la faiblesse des systèmes de contrôle due aux ressources et équipements limités pour mener des opérations de lutte contre le trafic de drogue, ce qui rend plus difficile la détection et la prévention des activités liées à la drogue. De plus, la corruption est monnaie courante que ce soit parmi les responsables des forces de l’ordre, les responsables de la douane et du système judiciaire qui facilite l’entrée et le transit de la drogue à travers le pays. La pauvreté du pays a aussi renforcé les main d’œuvre pour le trafic, car les individus peuvent être attirés par l’argent facile et cela facilite le recrutement de personnes pour des activités illicites.

De part ces différents facteurs, les conséquences néfastes de la prolifération de l’héroïne tendent à se faire sentir sur les niveaux social et économique du pays. Le consommateur est le premier à être impacté sur sa propre santé, ce qui devient un risque pour la santé publique. En effet, à part les décès par overdose ou des problèmes de dépendance, le consommateur peut propager des maladies sexuellement transmissibles, notamment lors de l’usage des seringues pour l’injection. Vu les conditions précaires du mode de vie de la plupart des malgaches, les consommateurs partagent une seule seringue non stérilisée pour faire leur injection. Selon les actualités locales, une seringue peut être utilisée par une dizaine de consommateurs d’héroïne, voire plus, et parfois même ils utilisent de vieilles seringues rouillées, ce qui peut propager des maladies en tous genres en plus des maladies sexuellement transmissibles.

Socialement, il y a l’augmentation de la criminalité et de la violence. Cela est dû au fait que si le consommateur est en manque de la substance, il peut réagir violemment vis-à-vis des autres individus. De plus, selon le témoignage de certains consommateurs, il leur faut trois doses journalières pour satisfaire l’addiction du corps à la drogue, alors que le prix des trois doses journalières dans un mois équivaut à quatre, voire cinq fois le salaire minimum dans le pays (Le SMIC est d’environ 50 USD / Et la dose nécessaire pour un consommateur d’héroïne en un mois coûte environ 250 USD). Tout cela malgré le fait que le pays observe un taux de chômage très élevé. Le drogué à court d’argent font parfois des délits grave comme le vol, le braquage, parfois même l’assassinat d’une personne pour pouvoir trouver de quoi se payer leur dose quotidienne, d’où l’augmentation de la criminalité.

Économiquement, les consommateurs d’héroïne sont marginalisés dans la société par crainte de réaction imprévisible de leur part. Acculés par leur dépendance aussi, les consommateurs n’arrivent pas à travailler correctement. D’où les employeurs ne souhaitent pas les embaucher, ce qui implique une perte de productivité. De plus, dans les pays où les trafics de drogue font ravage, la plupart des investisseurs font marche arrière, ce qui conduit à la diminution de la croissance économique.

La lutte contre la prolifération de l’héroïne est une préoccupation majeure qui devrait impliquer le gouvernement. Il convient de noter que cette lutte est un défi complexe qui nécessite une approche multidimensionnelle impliquant à la fois des mesures répressives et des efforts de prévention et de traitement. Cela vise à aborder les différents aspects pour réduire l’offre et la demande d’héroïne et atténuer les conséquences néfastes de cette drogue sur les individus et les communautés.

Pour le cas de Madagascar, un pays victime incessant de la corruption, le gouvernement n’a pas encore entamé de mesures concrètes à part le renforcement des contrôles effectuées quotidiennement par les forces de l’ordre. A part cela, les habitants du pays spéculent sur l’existence d’organisations mafieuses qui font du trafic sans représailles de la part du gouvernement sur fond de corruption. Le manque de confiance avec l’État se fait sentir de plus en plus, de par l’inaction pour trouver la source de la prolifération.

Heureusement, il existe des associations et des organisations non gouvernementales qui prennent en charge les consommateurs de drogue pour les aider à sortir du cercle infernal. Le soutien qu’on apporte à ces gens permettra de renforcer les mesures de prévention, notamment en essayant de réduire le nombre de consommateurs, et de pouvoir prouver les effets dévastateurs de la drogue. Chacun est en mesure de renforcer cette lutte, surtout avec l’éducation pour dissuader les jeunes à la prise de drogue et leur apprendre les effets néfastes tant pour le consommateur que pour les autres personnes.